dimanche 11 mai 2008

Témoignage

pourquoi je me retrouve à Anères tous les ans ?
qu’est-ce qui fait d’Anères un passage obligé ?
une alchimie particulière entre l’image et l’accompagnement musical en direct
une magie qu’on ne retrouve pas ailleurs
et depuis quand ? depuis dix ans.
en ce qui me concerne, c’est depuis une soirée magique, en 2001, je crois
une soirée inoubliable avec sur l’écran un chef d’œuvre de Jean Vigo "A propos de Nice", et à l’accordéon le grand Marc Perrone…
depuis ce choc initial, je reviens tous les ans
et cette année encore, la magie va se produire...
pour m’accueillir, c’est un autre accordéon qui accompagne "l’Arlésienne", un film d’André Antoine, dont on avait vu ici "L’hirondelle et la mésange", un autre grand souvenir.
Vient ensuite le concert de Loïc Lantoine, il court, il court et son concert paraît court, mais en passant, il donne la recette, celle, sans doute, qui fait d’Anères une réussite :
« on travaillera nos rencontres / pour unir les sages et les fous. »
Pourquoi le festival d’Anères est-il indispensable ? je complète ma réponse.
Cette année, avec ses dix années de recul, le festival se pose des questions sur sa propre existence. Il faut donc lui redire que s’il n’existait pas il faudrait l’inventer, et essayer de dire pourquoi on ne peut pas se passer de lui.
Pour me venir en aide et affirmer avec moi que le rêve est utile et même indispensable à la bonne marche du monde, et puisqu’il est question de soutien du festival aussi sur le plan économique (et oui, pendant dix ans le festival a réussi à maintenir la gratuité de l’entrée à toutes les séances), je trouve que l’intervention de l’économiste Bernard Maris sur France Culture ce soir tombe très bien. Une conférence sur l’économie qui affirme haut et fort que les fourmis ne seraient rien sans les cigales. Où il est question du travail des cigales « la recherche désintéressée, la poésie, la création ». Pour moi, le festival est ce moment formidable où les cigales sont à la fête et s’en donnent à cœur joie, et où elles nous font ressentir combien ces moments là sont indispensables pour nous faire supporter la vie. (sans oublier bien sûr qu’il est le résultat de leur travail de fourmis pendant toute l’année.)
Pour affirmer encore combien la confrontation avec les grandes œuvres du cinéma (et de l’art en général) est nécessaire et bénéfique, allons prendre conseil auprès de Baudelaire, qui lui parle de peinture : « Il m’arrivera souvent d’apprécier un tableau uniquement par la somme d’idées ou de rêveries qu’il apportera dans mon esprit. »
Le festival d’Anères montre les œuvres de cinéastes qui ont traduits leurs rêves en images et nous offre en accompagnement le talent de musiciens qui apportent la dimension sonore qui complète l’alchimie.
L’alchimie, nous y sommes, cqfd, que dire encore pour convaincre, venez…

Etienne Veillon

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